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Tableaux de l’art Chrétien - Vie du Christ, Marie et Ancien Testament

L’histoire de l’art européenne est fortement marquée par la religion chrétienne, catholique notamment. L’Eglise a fait partie des plus grands commanditaires d’œuvres d’art pour mettre en scène les épisodes emblématiques de la vie de Jesus-Christ (Annonciation, enseignements, crucifixion, lamentation, mise au tombeau, résurrection etc.), des Saints ou de la Vierge Marie. La peinture chrétienne s’étale au long des siècles et des différents mouvements artistiques, donnant naissance à une grande variété d’œuvres d’art de styles diamétralement opposés. Outre les thématiques christiques et mariales, la sélection qui vous est proposée ci-dessous comporte également plusieurs tableaux représentant des épisodes de l’Ancien Testament. Une grande variété d’artiste de tous bords y figurent : Ingres, Rubens, Manet, Le Greco, Velasquez, Bourdon, Van Dyck, Luti, Philippe de Champaigne etc.

Les thématiques abordées dans les tableaux

Au sein de la religion chrétienne, nombreuses sont les sources d’inspiration des artistes au fil des siècles. D’abord, on peut penser à Judith et Holopherne, personnages bibliques (Ancien Testament) qui sauvent une ville juive de Nabuchodonosor. Ensuite, on peut penser à l’immaculée conception de la Vierge et la Vierge Marie elle-même. Les représentations sur ce thème se multiplient au XVIIème siècle notamment. Bien sûr, la vie de Jesus et des Evangiles est une autre source d’inspiration majeure des peintres ayant réalisé des œuvres religieuses. Que ce soit sa naissance, sa vie et ses miracles, sa mort par crucifixion (comme le tableau La Crucifixion de Francisco de Zurbaran en atteste) ou sa résurrection, tous les passages le concernant ont été largement abordés. Les premières années de la vie de Jesus sont souvent dépeintes avec un âne et un bœuf car il en est fait mention dans le texte apocryphe. A partir du XVIème siècle, les peintres le présentent également en présence de bergers et, moins souvent, d’anges. Edouard Manet peint par exemple Le Christ Mort avec des Anges (1864). Jesus est également dépeint entouré de sa famille, avec Marie notamment. Ils peuvent être peints accompagnés d’un ange, qui a joué un rôle majeur auprès d’eux en les prévenant qu’Hérode allait ordonner le massacre de tous les nouveaux-nés.
En outre, les saints forment une thématique artistique à part entière. On peut par exemple penser au Saint Philippe Benizzi, l’un des plus représentés. Mais il s’agit aussi des saints initiaux (André, Antoine, Augustin, Paul, Pierre, Joseph, etc). Rubens a par exemple réalisé La Sainte Famille avec les saints François et Anne et l'enfant saint Jean-Baptiste (1630 – 1636).
Enfin, des histoires de l’Ancien Testament sont souvent choisies comme thème pour les artistes. On peut penser au Rêve de Jacob, au Déluge, à David et Goliath, etc.

L’art religieux au fil du temps

Initialement, le christianisme (appelé « primitif ») adopte une position aniconiste, c’est-à-dire qui refuse une représentation par l’image de sa culture. Cela change en 787, , lors du deuxième Concile de Nicée. Le pape Grégoire le Grand loue en effet le potentiel pédagogique et mémoriel des tableaux et créé donc l’iconographie chrétienne. La peinture religieuse telle qu’on la connaît au cours du Moyen-Âge naît donc au XIIIème siècle, en pleine période baroque. A l’époque, les artistes se concentrent sur la Trinité et la descente aux enfers, qui les captivent. Avec l’apparition du gothisme, les œuvres tournent d’avantage autour du Christ et notamment sa sortie du tombeau. C’est après cette période que va apparaître une tendance qui va traverser le+s décennies : la personnification et l’humanisation de certaines figures bibliques. Par exemple, il devient ne moins en moins rare de voir des représentations humaines de Dieu. A cette période, l’Église est une institution dominante, à laquelle aucun Etat ne peut résister. En effet, outre sa puissance politique et religieuse, elle jouit d’une force économique incomparable. Grâce à l’impôt (la dîme), qu’elle reçoit des populations mais aussi des dons (en terre ou en or) et des vastes propriétés qu’elle accumule, elle possède des ressources considérables. Cela lui permet de payer sans compter les meilleurs artistes de chaque époque.
Avec l’arrivée du baroque, l’art chrétien évolue drastiquement. En effet, jusque là outil de promotion de la croyance, la peinture et l’art en général associé à la religion devient une véritable arme de propagande. Il s’agit en effet d’une période où le catholicisme est critiqué et même concurrencé, par le protestantisme naissant. Grâce aux œuvres des plus grands artistes, le catholicisme cherche à assurer sa domination. Cela correspond à une période artistique assez exubérante, marquée par l’exagération des mouvements et la présence abondante (voire excessive) d’éléments décoratifs. Après le baroque, où l’on remarque un retour à de nombreux préceptes de la Renaissance, l’Église profite de la période rococo, ou baroque tardive, pour continuer d’asseoir ses dogmes via l’art. Cela donne des œuvres toujours plus fastes avec des courbes très développées. Après le néoclassicisme, beaucoup plus simple dans sa représentation des choses, vient le romantisme.

Un genre avec ses propres règles

A partir de la Renaissance, la hiérarchie des genres devient un élément important pour les peintres. Tous les sujets ne se valent pas et ainsi, tous les formats ne correspondent pas à tous les thèmes. On garde les grandes œuvres pour les sujets historiques alors que les plus petites toiles sont des sujets mineurs. L’art religieux est donc souvent peint sur de grands tableaux, étant un art majeur. La taille exacte dépend des commandes effectuées et de l’emplacement où l’œuvre sera disposée. Un intérieur bourgeois sera plus réduit qu’un tableau d’autel.
En ce qui concerne les techniques, elles sont indépendantes de l’Église et des sujets religieux et il n’y a pas de technique propre à ce genre artistique. Les artistes suivent les progrès de leur temps et les incorporent avec leur production. Avant la Renaissance, l’art était assez plat, avant que la perspective ne donne du dynamisme aux compositions. Après cela, c’est la taille des personnages qui a été travaillée pour ne plus donner lieu à des tableaux où tous les personnages sont sur un seul et même plan.
La composition du tableau, elle, dépend du style de peinture. Si les artistes étaient assez partisans de la règle des trois plans (sujet principal devant, arrière plan proche en deuxième plan et plus lointain en troisième), ils plaçaient d’avantage d’éléments iconographiques en arrière plan en peignant une œuvre religieuse, où les détails et symboles sont très nombreux par rapport aux autres œuvres. Ainsi, l’artiste qui effectue une peinture religieuse doit être à la fois talentueux pinceaux en main mais aussi suffisamment pieux pour manier les détails et les signaux religieux à ses fins. Par exemple, l’oeuvre Paradis (1598) de Carlo Saraceni regorge de détails permettant de situer de nombreux personnages. Dieu et le Christ sont placés au dessus, au centre, évidemment, accompagnés de Saint-Jean et la Vierge Marie. Il y a de nombreux symboles évangélistes qui permettent de situer les docteurs de l’Église, Saint-Jean et de multiples apôtres.