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Reproductions de Berthe Morisot : huiles et dessins

Berthe Morisot est née en 1841 et morte en 1895. Elle est l’un des symboles de l’impressionnisme, qu’elle participe à fonder en faisant partie des pionniers de la première exposition de 1874. Son succès est moindre par rapport aux mastodontes de l’époque, peut-être à cause de son statut de femme, mais la postérité ne manque pas de lui être reconnaissante. Aujourd’hui, les expositions à son effigie ne manquent pas, que ce soit en France ou à l’étranger.

Berthe Morisot, l’artiste rebelle

Il n’existe que de sources des premiers pas de Berthe Morisot dans le monde de la peinture. En effet, l’artiste, connue pour son côté rebelle, a détruit d’elle-même toutes les œuvres de sa jeunesse. Une chose est sûre : comme beaucoup d’impressionnistes, elle a décidé de suivre un enseignement alternatif et a refusé la voie académique. Alors qu’elle avait pour mentor Chocarne, elle se tourne vers les Artistes Anonymes Associés, un groupe où l’on retrouve notamment Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro ou encore Edgar Degas. A noter qu’elle est proche d’un autre artiste mentionné comme impressionniste : Edouard Manet, qui est son beau-frère. Très tôt elle est considérée comme une perle de l’art français. Comme beaucoup d’artistes de l’époque, Berthe Morisot ne jouit pas d’une popularité maximale de son vivant. En plus d’être mésestimée en qualité de peintre non-académique, les spécialistes, comme Sophie Monneret, pensent qu’elle ne bénéficiait pas du fait d’être une femme. Pour elle, sa reconnaissance aurait été autre si elle avait été un homme.

Une formation de choix

Issue d’une famille aisée (son père occupe le poste de préfet du département du Cher), Berthe Morisot bénéficie tôt de cours de peintures. Berthe et ses deux sœurs se montrent talentueuses et il semble évident qu’un avenir de peintre les attendent. Ainsi, ses parents ne tardent pas à leur offrir des cours de peinture. L’École des Beaux-Arts étant réservée au hommes, les leçons se passent à domicile. Rapidement, Berthe et l’une de ses sœurs (Edma) réclament non plus des sessions de peinture chez elle mais en extérieur. Ainsi, la famille décide de louer une maison à Avray, non loin de là où séjourne Camille Corot, afin de rendre possible des leçons du très célèbre paysagiste. On ne saurait dire à quel point Berthe a cotoyé Corot ni quelle place il a occupé dans son inspiration artistique mais compte tenu de son opposition à l’enseignement traditionnel et son attachement pour la nature, il n’a pu que renforcer ces caractéristiques chez la jeune femme.
En 1864, Berthe (et sa sœur Edma) exposent pour la première fois une toile dans un Salon. Même si cela ne génère pas encore grande attention, les plumes les plus pointues de l’art français reconnaissent du talent et une influence de Corot dans ces travaux. Sa carrière commence. Après quelques années sans se montrer polémique dans ses choix de sujets, le tournant de sa carrière et de beaucoup à l’époque intervient en 1873. A cette date, un salon houleux refuse de nombreuses toiles et provoque l’indignation de beaucoup d’artistes. Cela provoque la création d’un contre-salon par la société des artistes français, ancien nom du premier mouvement impressionniste. En mai 1874, ils se rassemblent et proposent la première exposition impressionniste de l’époque. Neuf artistes sont mis en avant. On retrouve les très connus Degas, Sisley, Renoir, Pissarro, Monet et une seule femme : Berthe Morisot. Des huit salons impressionnistes, Berthe Morisot prend part à sept d’entre eux (elle rate le quatrième pour prendre soin de sa fille). Elle est donc une très importante figure du style impressionniste et les critiques vont même jusqu’à écrire qu’« il n’y a, dans tout le groupe révolutionnaire, qu’une impressionniste, c’est Madame Berthe Morisot » (Paul Mantz).

Des tableaux résolument impressionnistes

Outre les critiques d’art, ce sont ses pairs qui se montrent impressionnés par la production de Morisot. Edgar Degas est particulièrement réceptif au changement de tonalités qu’utilise Morisot, qui délaisse les tons sombres pour éclaircir ses œuvres, à l’image de ce que propose Corot. Manet, particulièrement lié à Berthe Morisot, s’inspire même de ces coloris pour ses tableaux. La technique de Morisot est typique de l’impressionnisme : elle utilise souvent des petits points de couleur qu’elle peut peindre grâce à un pinceau très libre et très relâché. On dit souvent que grâce à sa brosse rapide, Morisot a la carractéristique de rendre ses personnages vivants à travers ses travaux.
Le spécialiste Gustave Geffroy décrit parfaitement le style de Morisot : « Les formes sont toujours vagues dans les tableaux de Mme Berthe Morisot, mais une vie étrange les anime. L’artiste a trouvé le moyen de fixer les chatoiements, les lueurs produites sur les choses et l’air qui les enveloppe… le rose, le vert pâle, la lumière vaguement dorée, chantent avec une harmonie inexprimable. Nul ne représente l’impressionnisme avec un talent plus raffiné, avec plus d’autorité que Mme Morisot. »