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Reproductions de Toulouse Lautrec

Henri de Toulouse-Lautrec est un peintre de la fin du XIXème siècle marqué par le postimpressionnisme et la vie de Bohème parisienne de l’époque. Ses tableaux et oeuvres, directement inspirées de la ville française et son activité, s’apparentent souvent à de la réclame. A cause de troubles de santé importants, la vie de l’artiste a été marquée par des difficultés physiques majeures. Il meurt jeune, à seulement trente six ans.

Sa famille : chance et handicap

Henri de Toulouse-Lautrec naît de l’union entre Alphonse Charles de Toulouse-Lautrec-Monfa, son père et Adèle Zoë Tapié de Céleyran, sa mère. Il s’agit d’une information importante parce que les deux conjoints étaient également cousins germains et se sont mariés dans la tradition de l’époque consistant à ne pas élargir le cercle familial, sous peine de voir le capital familial s’amoindrir (plus il y a de personnes extérieures en profitant, plus la part revenant à chacun est faible). C’est donc d’une union consanguine que Henri naît, ce qui ne manquera pas de jouer un rôle dans sa vie.

Avant d’en subir les conséquences, Henri profite avant tout de conditions matérielles et financières digne de la noblesse de l’époque. Henri fait ainsi ses premiers pas à Albi et alterne entre son château sur place (château du Bosc) et le château de Celeyran. A ses dix ans, alors qu’il vit une jeunesse heureuse, il apprend qu’il est atteint de la pyncnodysostose, une maladie génétique (probablement issue de la consanguinité de ses parents), impliquant une grande fragilité de ses os. En 1878, il a quatorze ans et tombe gravement. Il se fracture le fémur gauche et cela entrave sa croissance. A l’âge adulte, il ne mesure que 1,52 mètres.

A vingt ans, en 1884, Henri de Toulouse-Lautrec emménage à Paris. D’abord au 5 rue Tourlaque puis au 19 bis, rue Fontaine, il est immédiatement plongé dans un Paris nocturne, festif voire controversé. Cette rencontre, entre l’artiste et son lieu de résidence, va l’inspirer profondément.

La vie de Bohème

La vie artistique de Henri de Toulouse-Lautrec est marquée par deux thématiques importantes. La première est la vie parisienne et plus particulièrement du quartier de Montmartre, à son époque. La bohème avait été tôt (dès le milieu du XIXème siècle) définie comme une manière de vivre, extravertie et décalée. Balzac écrit par exemple, dans Un prince de la bohème : « ce mot de bohème vous dit tout. La bohème n’a rien et vit de tout ce qu’elle a. » Dans le cas de l’artiste, ce n’est pas tout à fait exact, puisqu’il est issu d’une famille riche, mais son comportement parisien le vérifie. Les lieux bien connus de l’époque pour être le centre de la débauche parisienne comme le Moulin Rouge, le café d’Harcourt, la rue de la Tour d’Auvergne ou encore le quai aux Fleurs correspondent aussi avec les lieux de sortie les plus fréquentés par Henri de Toulouse-Lautrec. Peu surprenamment, ce sont aussi les cadres que l’on retrouve dans ses peintures : Au Moulin Rouge, 1892-1895 en est un exemple explicite. Le cadre d’un Paris plus simple à Montmartre est celui de nombreux artistes de l’époque : à la fin du XIXème, on compte Picasso, Braque, Marx Jacob, Apollinaire, Marcel Aymé, Carco, Aristide Bruant et donc Henri de Toulouse-Lautrec dans ce simple quartier. Le peintre ne manque pas de représenter ses collègues artistes, notamment Aristide Bruant, dont la personne revient souvent dans ses œuvres. On peut citer, de notre sélection, Aristide Bruant, 1893 ou encore Aristide Bruant à son cabaret, 1893.

Un autre phénomène, parallèle à la vie de bohème de la capitale, joue un rôle important dans la vie de Henri de Toulouse-Lautrec : la naissance et l’essor de la réclame. En 1845, à l’occasion d’une livraison du journal La Presse, la première annonce commerciale paraît. D’abord très brève et surtout non-illustrée, cette manière d’intéresser le public va rapidement se développer sous forme d’affiches, au contraire, très imagées. Après la liberté d’afficher, promulguée en 1881, l’affichage explose. Des dessinateurs deviennent spécialisés dans les affiches. On peut citer Jules Chéret ou encore Alfons Mucha mais Henri de Toulouse-Lautrec est l’un des pionniers du genre. Ainsi, de nombreux tableaux proposés sont des anciennes affiches incitant les parisiens à acheter un journal ou bien se déplacer au cabaret. Son art, plus intéressé que d’autres, fait des merveilles. A cet égard, on peut citer plusieurs affiches disponibles à la reproduction comme Moulin Rouge : la Goulue, 1891, La Revue blanche, 1895 ou encore Reine de Joie, 1892.

Un style de tableau postimpressionniste

A titre personnel, Henri de Toulouse-Lautrec connaît de nombreuses mésaventures. En plus de ses problèmes génétiques, l’artiste contracte assez jeune la syphilis, qu’il a probablement attrapé en fréquentant les milieux de prostitution parisienne. Il faut dire qu’en plus de les prendre pour sujet, il aimait y passer du temps. La femme, le nu et le plaisir physique sont des thèmes récurents chez Henri de Toulouse-Lautrec. Femme devant un miroir, 1897 est un exemple combinant la gente féminine et le nu.

Pour ne rien arranger à sa santé, l’artiste était réputé pour son alcoolisme, lui qui appréciait particulièrement le cognac.
Cela n’a cependant pas empêché Henri de Toulouse-Lautrec de produire une quantité artistique exceptionnelle : on lui attribue 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies et quelques 4784 dessins. Henri partait souvent de dessins qu’il effectuait pour développer ceux-ci en tableaux par la suite. Ses ébauches sont faites en quelques traits, pouvant faire penser à des caricatures. En réalité, il met l’accent rapidement sur le geste ou l’expression qui l’intéresse pour ensuite s’y attarder. On peut voir ce procédé avec A la Renaissance : Sarah Bernhardt dans Phèdre, 1893. Ici, on constate que les faciès des deux personnages et surtout leur regard sont particulièrement détaillés par rapport au reste, pratiquement inexistant. D’un point de vue technique, on doit à Henri de Toulouse-Laudrec le « spray », qui consiste à gratter une brosse à dent sur laquelle on a mis de l’encre ou de la peinture avec un couteau.