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Reproduction de tableaux de Camille Corot

Camille Corot est largement considéré comme LE peintre paysagé (spécialiste des lointains brumeux, notamment) du XIXème siècle. Source d’inspiration majeure des impressionnistes, pour qui il a ouvert la voie en matière de genre notamment, il connaît un franc succès dès la deuxième moitié du XIXème siècle. Ses tableaux pleins d’authenticité de la nature, notamment aux alentours de Paris (Avray, Fontainebleau, etc) ont participé à faire sortir les artistes de leurs ateliers et démocratiser la peinture « sur le motif ».

Camille Corot : un parcourt artistique classique

Camille Corot naît à Paris en 1796 d’une famille française aisée. Sa mère descendait d’un Suisse du château de Versailles alors que son père avait hérité d’une boutique de son beau-père. Comme souvent, le père de Camille voulait faire de lui le successeur de ses affaires et les premières fonctions de l’artiste ont donc été dans ce sens. Il faut également noter qu’en même temps que son père le place dans des marchands de draps, pour s’exercer (juste après qu’il ait finit le lycée), Corot bénéficie de deux éléments importants. Déjà, l’entourage de ses parents (la famille Sennegon) est admirateur de nature, ce qui met Camille en contact avec son environnement et le pousse à développer à son tour un amour pour le monde vert. Lui qui grandi dans les environs d’Avray conserve toute sa vie un attrait pour ces lieux, où les forêts et les bois sont abondants. On peut en observer un exemple avec Ville d’Avray (1870).
Ensuite, ses parents acceptent de l’inscrire à l’Académie Charles Suisse où il reçoit des cours de dessin de très bonne facture. En effet, à défaut d’avoir une appétence pour les affaires, le jeune Corot se montre très talentueux pinceaux à la main et souhaite en faire une carrière. Après avoir convaincu ses parents, il reçoit une rente confortable de leur part chaque mois pour s’y consacrer pleinement.
Mieux encore, ils lui payent un Grand Tour, comme cela se faisait chez les peintres à l’époque : un voyage où le jeune artiste doit observer les toiles des plus grands maîtres en Europe (voire les copier) et apprécier de nouveaux paysages pour diversifier ses horizons et emmagasiner de l’inspiration. Il devient donc maître dans la reproduction de tableaux de cette époque. Dans le cas de Corot, l’objectif est plus que rempli : non seulement il progresse en tant que peintre, grâce à la découverte et l’apprentissage encore plus intense des plus grands artificiers italiens de la Renaissance, notamment, mais il découvre en Italie un territoire fascinant qui devient l’un de ses thème les plus récurrents. Il apprécie l’Italie à un point tel qu’il décide d’y vivre plusieurs fois au cours de sa carrière. Cette affection pour l’autre côté des Alpes lui a par exemple permis de peindre Vue de Gênes (1834).

Un style artistique unique au service des paysage

Les choix de sujets peints par Camille Corot sont assez redondants : il est amoureux de la nature et ne se lasse d’aucun paysage. Il les peint non seulement pour son plaisir personnel mais aussi pour enrichir sa palette visuelle et apporter des nouveautés dans chacun de ses tableaux. Cette passion vouée à l’art d’extérieur est le point central de ce qui lie les artistes de l’Ecole Barbizon dont fait partie Camille Corot. A partir de 1822, Camille Corot fait de Fontainebleau l’un de ses lieux préférés pour trouver de l’inspiration. Ainsi, la ville de Barbizon, très proche de la forêt, était un lieu très fréquenté par Corot et d’autres paysagistes. Ainsi est née une amitié entre Corot et d’autres artistes fréquentant les lieux comme Théodore Caruelle d’Aligny ou encore Alexandre Desgoffe. Fontainebleau est probablement le lieu le plus dépeint par Camille Corot au cours de sa carrière. En atteste, par exemple, Fontainebleau : Chaînes du Bas-Bréau (1833 – 1834).
Les couleurs qu’utilise souvent Camille Corot sont le gris, le verdâtre, le blanc laiteux ou encore le bleu pâle. Ce choix de tons permet de donner, souvent, une atmosphère délicate mais aussi inquiétante, voire même morbide à ses tableaux. On remarque qu’à partir des années 1850, qui correspondent aux années où il perd ses parents et devient tout à fait indépendant, il change quelque peu de style et troque une exactitude de ses paysages pour d’avantage de liberté et une peinture dite « sur le motif » (c’est-à-dire une peinture où l’on est directement en contact avec ce que l’on veut peindre).
Autre spécificité de Corot, souvent, il opte pour concentrer la lumière de ses compositions à l’arrière plan. Une nouvelle fois, ce procédé concourt à donner une impression de froideur et de mystère à ses paysages, plongés dans l’ombre. C’est grâce à l’intérêt important que voue Corot à la lumière que l’on peut entendre ici et là son surnom de « père de l’impressionnisme ». En fait, l’évolution de Corot, initialement très fidèle à sa formation néoclassique puis de plus en plus à l’écoute de ses propres émotions dans ses compositions, le rapproche des impressionnistes (mais aussi des symbolistes). De plus, son amour inconditionnel pour la nature anticipe un changement profond des considérations des artistes en ce qui concerne la hiérarchie des genres. On peut effectivement affirmer que Camille Corot assure la transition entre la peinture classique et celle en plein air, sans lequel l’impressionnisme n’aurait pas pu voir le jour.

Des tableaux au succès rapide

Avant son succès artistique qui lui vaut une situation économique toujours plus confortable, le succès du peintre se manifeste par sa collaboration avec d’autres grands peintres de l’époque. En 1862, par exemple, il participe à un atelier où il rencontre Louis-Augustin Auguin ou encore Gustave Courbet. L’année suivante, il propose une exposition avec eux. Par rapport aux autres artistes de son siècle (notamment les impressionnistes), la cote de popularité de Corot explose assez vite. Dans les années 1850, il gagne suffisamment d’argent grâce à ses compositions pour faire des donations importantes : 20 000 francs aux parisiens les plus démunis, une maison à l’un de ses amis devenu aveugle et sans fonds ou encore des aides au centre pour jeunes déshérités, toujours à Paris. Sa légendaire générosité est donc fondée.
A titre personnel, il est décoré de la Légion d’honneur pour l’une de ses œuvres et est promu officier, en 1867. Outre sa réussite matérielle et personnelle, la grandeur du peintre se remarque dans l’inspiration qu’il a légué aux générations suivantes de peintres. Beaucoup des impressionnistes le prennent pour exemple. Le peintre impressionniste Louis Carbonnel disait par exemple « Sans Corot il n’y aurait point de Carbonnel. Il n’y aurait point de lumière. »