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Reproduction d'Auguste Renoir

Auguste Renoir est un peintre impressionniste connu pour mêler parfaitement tradition et modernité. Comme le veut le mouvement impressionniste dans lequel il est en tête de file, Renoir fait de la couleur sa priorité dans ses tableaux. Son but est de créer un arc-en-ciel, un mélange chatoyant. Cependant, il se distingue en mêlant cela à une rigueur dans le dessin et une précision sur les formes au premier plan empreint du style classique le plus pur. Fusionner ces deux styles irréconciliables n’a pas valu à Auguste Renoir que des compliments, lui qui est perçu comme un traître de la part des impressionnistes et comme un artiste maladroit et bâclé par les critiques de son temps. Il faut attendre la toute fin de sa vie et même la postérité pour voir Renoir jugé à sa juste valeur.

Un artiste né

Auguste Renoir suit une formation classique. Au sein de l’école publique, il se révèle assez rapidement doué pour les arts, mais c’est d’abord en musique qu’il excelle. A quatorze ans, ses parents acceptent de faire des talents de leur fils son avenir professionnel et l’envoient dans un atelier de décoration sur porcelaine. Quatre ans plus tard, la petite entreprise ne résiste pas à la concurrence de l’industrialisation et doit mettre la clé sous la porte. A vingt ans, voilà Auguste Renoir aux Beaux-Arts. En 1862, il rencontre Monet, Basille et Sisley. Charles Gleyre, son maître d’atelier, a rapidement raison de sa patience (et celle de Monet), ce qui pousse les artistes à quitter les Beaux-Arts (1864). Après cet épisode, Renoir séjourne avec Monet à la Grenouillère (Croissy). Cette période se révèle essentielle pour la carrière de l’artiste, qui développe un attrait pour la peinture d’extérieur à ce moment et apprend à fragmenter sa touche, ce pour quoi Monet est très connu. Pour ce qui est de la peinture en plein air, nombreux sont les exemples proposés dans notre sélection : Versailles, 1900-1905 ou bien Collines autour de la baie de Moulin Huet, Guernesey, 1883.

Un style de tableau hybride, unique

Cependant, comme l’ensemble des peintres impressionnistes, Renoir connaît des problèmes économiques majeurs. En effet, la critique n’étant pas favorable à ses travaux, jugés difficilement de par leur style anti-académique, rare sont les commandes enregistrées par l’artiste. Dans les années 1880, la situation est telle que Renoir se résigne à ne plus exposer avec ses amis impressionnistes mais retourne au Salon officiel. Durant le premier salon officiel où il retourne, en 1878, il propose par exemple Madame Georges Charpentier et ses enfants, 1878. Grâce à ces œuvres, il réussi peu à peu à se faire un nom et empile les commandes. Tout au long des années 1880, Renoir cultive cette intense réflexion sur son style artistique et se converti de plus en plus à un style académique, qu’il juge « intemporel ». Il pense avoir fait le tour de l’impressionnisme et ses voyages, notamment en Italie, où il étudie les peintres les plus célèbres de la Renaissance, l’incitent à continuer sur la voie du classicisme. On estime qu’en 1887, il atteint le paroxysme de son style classique, marqué par une précision dans les formes et des progrès évidents dans la rigueur de ses dessins. A ce moment, il réalise Les Filles de Catulle Mendès, Huguette, Claudine et Helyonne, 1888. Il suffit de comparer ce tableau avec un autre, antérieur, correspondant à sa période impressionniste, comme Nini dans le jardin (1876), pour comprendre sa transformation stylistique.

Son style subit encore un revirement dans les années 1890, où il fusionne ses deux caractéristiques : il garde une rigueur et une précision des traits pour donner un aspect réaliste aux choses dépeintes mais ne manque pas de créativité dans les couleurs et leur mélange. Cette association créé un style unique qui va conquérir les spécialistes et le public en général. La première de ses œuvres dans ce ton est Deux jeunes filles au piano, 1892, que nous proposons également à la reproduction. Cette œuvre récupérée par le musée du Luxembourg est donc capitale dans la carrière de l’artiste. C’est la première d’une longue série dans ce style.

Un exemple pour ses successeurs

En ce qui concerne les éléments qui inspirent Renoir, ils sont nombreux. Déjà, il est remarquable qu’à chaque fois que le peintre a appris une heureuse nouvelle (la naissance d’un enfant), il a retrouvé l’envie de peindre au sujet de la maternité. L’artiste, ayant eu de nombreux enfants (cinq : Jean, Lucienne, Claude, Pierre et Jeanne), ce thème revient de manière chronique. Ensuite, il est fasciné par le genre féminin et ne s’en prive pas pour s’exercer au portrait. Il aime notamment les enfants, qu’il peint souvent. Le meilleur exemple de notre sélection est Marguerite-Thérèse Berard, 1879. Cette tendance qu’a Renoir à placer l’humain en avant par rapport à la nature ou aux sujets matériels lui vaut le surnom de « peintre du bonheur ». Il est aussi appelé « peintre pour dame ». Comme beaucoup d’autres artistes, les lieux qui ont marqué la vie du peintre sont également au centre de ses considérations. Ses voyages, partout en France, sont à l’honneur dans notre sélection (Vue sur la cote près de Wargemont en Normandie, 1880, La ferme des Collettes, Cagnes, 1908-1914 ou bien encore Mer et Falaises, 1880-1890). On compte également quelques toiles venant de son parcourt étranger (La baie de Naples, 1881). Parisien de naissance et longtemps habitant de la capitale, il n’est donc pas surprenant de voir des scènes se déroulant au sein de la ville Lumière ou dans ses alentours : Versailles 1900-1905 ou encore La famille Monet dans son jardin à Argenteuil, 1874. Ce dernier tableau rappelle par ailleurs une autre source d’inspiration de Renoir : ses proches. Outre Monet (et sa famille) avec qui il est très proche, d’autres artistes connus ont été « portraitisés » par Renoir : nous proposons Eugène Murer, 1877 et Alfred Sisley, 1870-1876.

De nombreux peintres de grand nom, plus jeune qu’Auguste Renoir, rendent visite à l’artiste pour apprendre de lui. C’est le cas, par exemple, de Henri Matisse, Pierre Bonnard ou encore Charles Camoin. Tous ont hérité, ici et là dans leur style, de la « patte Renoir ». Les dernières années de la vie de Renoir sont marquées par une popularité dans le monde de l’art dont il n’a pas pu jouir la majeure partie de son vivant. Cependant, sa production est nettement altérée par une maladie grave atteignant ses articulations appelée polyarthrite rhumatoïde.

Renoir meurt en 1919 pinceaux à la main. L’histoire raconte que sur son lit de mort, il voulait peindre un bouquet de fleur non loin de lui. A la fin de son œuvre, il aurait rendu le matériel à l’infirmière en disant : « je crois que je commence à y comprendre quelque chose ».